Pour mon premier test sur une console portable, j'ai choisi de vous présenter l'Aigle de Guerre sur Game Boy Advance. Si le titre du jeu au Japon est simplement "Napoléon", c'est en Europe le surnom de l'Empereur (l'Aigle) qui est mis en avant. J'ai choisi ce jeu pour deux raisons : D'une part parce que le jeu n'est pas spécialement connu et d'autre part car la Révolution et l'Empire m'a toujours passionné.
Un jeu de "stratégie en temps réel" accessible à tous.
Il existe plusieurs modes de jeu dans l'aigle de guerre : Le mode campagne, le mode VS, le mode combat et le mode mini jeux.
- Le mode campagne : c'est le mode histoire. En donnant des ordres à vos troupes, vous devrez remplir certains objectifs pour remporter des batailles ce qui vous permettra de poursuivre votre aventure. - Le mode VS nécessite 2 GBA et 2 Cartouches et un câble pour relier les deux consoles. Je ne pourrai pas vous en parler, mais d'après la notice, il se déroule comme le mode campagne mais en VS. - Le mode combat vous invite à regarder le résultat d'une stratégie établie avant le début d'une bataille (on n'intervient plus une fois celle ci commencée). - Le mode mini jeux, au nombre de 3, vous propose : 1 / de battre 100 ennemis le plus rapidement possible sans mourir ou voir son campement envahi. 2 / D'envahir le plus rapidement possible le camp ennemi 3 / tenir son camp le plus longtemps possible avant d'être envahi.
Bien évidemment, le gros du jeu et la partie qui nous intéresse surtout ici c'est le mode campagne. L'aigle de Guerre (LADG) est un jeu de stratégie, ce qui est déjà assez rare sur console portable si on excepte les excellents Advance Wars disponibles sur GBA et DS. Petite particularité de LADG, contrairement aux Advance Wars, il ne se déroule pas au tour par tour, mais en temps réel. C'est à dire que vos adversaires se déplacent, se défendent et attaquent pendant vos propres manœuvres.
J'en vois déjà qui se disent "oh là là, ça va être compliqué, ce n'est pas pour moi". Et bien détrompez vous car tout a été pensé pour que même un débutant dans le genre ne se trouve pas largué. A commencer par le nombre de troupes a diriger (la puissance de la machine pouvant aussi expliquer ce choix).
Vous dirigez Napoléon sur son destrier et il va devoir donner des ordres à ses troupes qui seront composés de vos maréchaux (en nombre variable suivant les missions), de fantassins, de cavaliers et d'artilleurs. En tout, le nombre de troupes à l'écran pour votre camps sera limité à une douzaine de personnage. Par exemple 2 maréchaux, 2 artilleurs, 4 cavaliers et 6 fantassins, mais aussi le génie (non, pas comme dans Aladdin, non...) qui construit ponts et canons geants pouvant tirer sur toute la carte.
(Voici comment se présente le jeu, avec la jauge de PV et de spécial, votre camp et ses 4 drapeaux, Napoléon et un écran raisonnablement peu encombré de belligérant, tant mieux pour la lisibilité)
Il y a également des batailles navales ou vous pouvez avoir des bateaux sous vos ordres (navire de siège et navire d'assaut). Vous ne dirigez donc pas des bataillons mais un nombre retreint de personnage auquel vous donnerez des ordres comme se déplacer, attaquer, capturer...
(Batailles sur terre, mais aussi sur mer...)
Concrètement, Napoléon ne participe pas aux combat mais se déplace constamment sur les champs de batailles pour donner des ordres à chaque unité en se positionnant sur celle ci. Pour remporter une victoire il faudra soit envahir le campement adverse (4 soldats sont nécessaire pour capturer un camp, qui peut être repris si on n'est pas assez rapide à y loger 4 soldats. Evidemment, l'ennemi peut faire de même sur votre campement qu'il faudra alors défendre. Un campement pris à l'ennemi vous permet d'acheter des nouvelles troupes sans avoir à revenir à votre campement d'origine. Chaque unité requiert une certaine somme d'argent et il faudra faire attention à ne pas être à sec et de faire les bons choix d'unité. L'artillerie est par exemple puissante, ses tirs permettent d'atteindre des cibles éloignées, mais est très lente ce qui peut être très handicapant dans certaines situation et adapté à d'autres.
La partie est perdu si Napoléon se fait tuer (une jauge est dédié aux dégâts) ou si le campement est envahi. Certaines missions demanderont simplement d'anéantir l'ennemi ou de protéger Champollion par exemple. Chaque mission vous présente au préalable l'objectif à atteindre. Ensuite vous sélectionnez vos "commandants" parmi les 6 en fonction du nombre de commandant utilisable dans la mission et de leur statut
Les commandants ont un statut qui évolue au fil des batailles : Le niveau du commandant, la confiance du commandant en ses capacités personnelles, les points de vie, les points de force (agressivité), sa vitesse, sa popularité (c'est à dire le nombre de soldat qui pourront se ranger en formation sous ses ordres ce qui permet de donner un seule même ordre à plusieurs personnages d'un coup) et son pouvoir spécial (comme le courage par exemple)
(Voilà comment se présente le statut d'un "commandant")
Les ordres que vous pouvez donner à vos troupes sont aller au combat, envahir, se mettre en formation avec un commandant, rompre une formation pour le séparer du commandement de son commandant, la construction (pont, canon géant), le rappel pour que le soldat quitte le point de bataille.
Il existe également une jauge de pouvoir. En appuyant sur le bouton R, vos hommes seront galvanisés et seront plus rapides. Un "Allez !" apparait alors sur l'écran. le bouton L, qui consomme également de la jauge de pouvoir permet de réunir les soldats proches de Napoléon.
Napoléon peut également redonner de la vie à un de ses hommes en se plaçant sur celui ci et en bourrant le bouton B. Il en va de même pour les canons géants qui ont une jauge de vie et qui nécessites en plus 4 hommes pour les construire. Petite subtilité, si les troupes que vous dirigées sont battues elles disparaissent définitivement sauf vos commandants qui réapparaitrons après un laps de temps qui dépend de leur niveau de confiance. Ce niveau baisse à chaque défaite, évidemment.
Sur le terrain, il existe des bonus donnant des PV (potion de soin, bonbon), de l'argent (trésor) ou une invincibilité temporaire (étoile).
A la fin de chaque mission des points sont attribué. vous gagnez plus de points si vous terminez avant un certain temps, si vous avez capturé des campements ennemis, tués beaucoup d'ennemis mais obtenez un malus si vos commandants sont morts durant la bataille. Ces points sont à redistribuer à ces dernier pour augmenter les caractéristiques de leur statut. Evidemment, chaque fin de mission vous permet de sauvegarder votre progression.
(voilà comment s'effectue le décompte des points après une victoire)
Napoléon et Wellington roulent à 88 Miles à l'heure quand soudain...
Le jeu met donc en scène Napoléon et 6 maréchaux (appelés "commandants" dans la notice donc on va les appeler comme ça...). Quatre d'entre eux (Davout, Murat, Lannes et Augereau) ont réellement existés. Les deux autres sont fictifs (Inzaghi et Louise Rosset, la "Lady Oscar" du jeu, vision romantique de la France par les Japonais oblige, ce qui n'est pas spécialement désagréable vous en conviendrez)
(Le jeu met en scène des personnages historiques, ici Napoléon, pas encore empereur et Davout, dit "l'invincible", l'un des plus grands militaires de l'histoire de France)
On peut se demander dans un premier temps pourquoi avoir ajouter des personnages fictifs alors qu'il y avait de quoi largement piocher dans les personnages ayant réellement combattu sous les ordres de Napoléon. Et bien cette question on se la pose, mais pas longtemps.
Dès le verso de la boite et dans la notice également, nous sommes informé que le déroulement du jeu en lui même est totalement fictif bien que présentant des personnages historiques réels. En effet, Si du côté ennemi on ne sera pas étonné de la présence du Duc Wellington ou de l'amiral Nelson, voire de quelques contemporains qui trainassent ici ou là comme Madame Tussaud ou de Champollion, on sera surpris de devoir batailler contre Jeanne D'arc, Alexandre le Grand, Nostradamus ou encore des espèce de monstres aliens de plusieurs dizaines de mètres de haut !!! Ah et bien sûr il y aura un petit passage en enfer après des batailles totalement normales, sinon ce n'est pas drôle, évidemment... ^^
(On se souvient tous, lors de nos cours d'histoire, de la fois où Napoléon a affronté un ver des sables géant. les anglais sont décidemment prêts à tout...)
Pourtant l'histoire commence à peu près normalement : Napoléon se rend en Vendée pour affronter les armées royalistes hostiles à la révolution. C'est après que ça part en cacahuète, en "total freestyle"...
(Le jeu propose quelques petites introductions sympathiques et même les dialogues entre deux missions sont assez bien illustrés avec les visages des protagonistes)
Au centre de l'histoire, qui devient très vite mystique, se trouve la Pierre de Rosette. Cela dit, si je suis un peu contraint de vous spoiler certaines choses, je vous laisserais le soin de découvrir le reste vous même, si ça vous intéresse.
Un bon petit jeu sans prétention.
Soyons clair, nous ne tenons pas avec LADG (à ne pas confondre avec un certain MLDEG) un hit comme c'est le cas avec Avance Wars. Mais c'est un jeu qui se laisse jouer et on prend plaisir à découvrir ce qu'il se passe ensuite dans cette histoire "abracadabrantesque" (copyright Jacques Chirac).
Techniquement, le jeu est correct. Certes les graphismes ne vous ferrons pas vous rouler par terre, surtout que le jeu fait le grand écart entre très beau et très moche. Mais l'ensemble est bien présenté (et avec des effets sympas comme les cotillons type neo geo en cas de victoire) et reste très lisible malgré la petitesse des sprites. Le champs de bataille peut être parcouru en visuel à tout moment dans son intégralité et les commandes répondent assez bien. Pas de soucis particulier à signaler. La musique est plutôt réussie en particulier le thème de la Marseillaise qui est juste énorme !
(Les champs de batailles se suivent mais ne se ressemblent pas (trop) pour le meilleur et pour le pire)
En revanche, le jeu propose une difficulté en dent de scie et certains passages pourraient en rebuter plus d'un (l'escorte de Champollion pour sortir de l'enfer par exemple n'est pas des plus facile, de même il m'a fallu de nombreux essais pour vaincre Jeanne D'arc alors qu'Alexandre le Grand, que l'on rencontre plus loin, a été vaincu du premier coup). Et c'est finalement ça qui fait que LADG ne peut prétendre au titre de grand jeu. Bien plus que l'aspect technique moyen (mais correct) ou la potentiel répétitivité du jeu (qui au final s'avère varié dans les décors et dans les objectifs malgré son lot de redite)
Si vous souhaitez en savoir plus il y a tout un let's play réalisé par une jeune fille (apparemment) dont vous trouverez la partie 1 ici (tuto + début) :
Bref, si ce n'est pas un jeu indispensable, il serait en revanche dommage de la bouder pour autant, le genre étant rare sur console et en plus il permet aux non initiés de s'essayer a un jeu de stratégie en temps réel avec des commandes très silmplifiées.
Les + - Accessible même aux non spécialistes du genre - Globalement réussi visuellement - Décors variés (Plaines, mer, Egypte, neige, Babylone, l'enfer...) - La Marseillaise ben remixée - Un jeu avec Napoléon, ce n'est pas tous les jours. - L'histoire complètement WTF
Les - - Graphismes inégaux - Difficulté irrégulière
Fiche technique : Sortie le 21 novembre 2001 Joueur(s) : 1 ou 2 en réseaux (2GBA, 2 cartouches, 1 cable GBA) Développé par : Intelligent System.